Me voici à Pont-l’Abbé dans le Finistère. J’ai rendez-vous avec Solenn Boënnec, responsable scientifique du Musée Bigouden. Le pays bigouden est particulièrement reconnu pour ses traditions textiles. La passion de Solenn pour ces traditions, ces savoir-faire commence auprès de sa grand-mère (plusieurs images ci-dessous) qui portait la coiffe traditionnelle, et dans les Cercles Celtiques.
Les traditions de broderie
Solenn évoque l’importance de la broderie dans le vestiaire des communautés rurales en Pays Bigouden.
L’usage de la broderie est déjà bien installé au début du XIX siècle. Le métier de brodeur est d’abord un métier itinérant, masculin. Les brodeurs se déplacent, en effet, de ferme en ferme pour réaliser leur ouvrage, souvent sur des draps de laine très épais avec des fils de soie de couleurs.
La Maison Pichavant
En 1867, la Maison Pichavant s’installe à Pont-l’Abbé. Cette entreprise aura un rôle moteur dans le développement de l’industrie textile en pays Bigouden. L’entreprise, tout en servant le marché local va bénéficier de la « Bretonisation » des vêtements et ainsi conquérir des marchés citadins, notamment par l’intermédiaire des grands magasins parisiens.
Avec l’installation en ville de cette industrie, les femmes vont participer à l’essor de ce savoir-faire, notamment avec le travail des « broderies blanches », à partir des années 1880. Elles vont utiliser la technique du picot.
Plus tard avec la baisse des commandes des communautés rurales, les acteurs locaux vont se tourner vers de nouveaux marchés, celui des Arts & Décoratifs, avec le développement de broderies religieuses, de broderies pour les fauteuils, les rideaux, les nappes.
Cette industrie a malheureusement presque disparu dans les années 1950/1960.
La dentelle
En 1902, la Bretagne est frappée par la crise des sardines. Cette crise provoque des difficultés économiques considérables. Plusieurs propriétaires d’usine, dont de nombreuses femmes vont importer et développer ce savoir-faire, cette activité en s’emparant de la dentelle au crochet, technique empruntée aux irlandaises.
La coiffe bigoudène
La coiffe bigoudène est la coiffe traditionnelle portée par les femmes dans le pays bigouden. Petite au XIXème siècle, sa taille va croitre à partir de 1905 jusqu’en 1930, gagnant en moyenne 1 cm par an, pour atteindre une taille maximale de 40cm au cours de la deuxième guerre mondiale.
Ces savoir-faire de broderie ou de dentelle perdurent essentiellement aujourd’hui, localement, dans le milieu associatif ou chez des créateurs comme Mathias Ouvrard dont je vous ai présenté le travail dans ma première lettre, il y a quatre semaines.
Je serai heureux de connaître d’autres traditions textiles en France ou ailleurs, n’hésitez pas à m’écrire.
Les photographies de cette lettre et sur nos pages Instagram et Facebook sont du Musée Bigouden ou de la collection privée de Solenn Boënnec. Ces photographies présentent en particulier la grand-mère de Mme Boënnec.
Pour en savoir plus sur cette lettre et son auteur je vous convie à visiter notre page Lettres Carré Royal.
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Suggestions de lecture :
« Le Goût de la Bretagne» est une sélection, par Thierry Clermont, de textes écrits sur la Bretagne par de nombreux auteurs dont François-René de Chateaubriand.
La revue d’histoire et d’ethnographie du Pays Bigouden, Cap Caval.
Un podcast sur la Bretagne
Un peu de musique
Bro gozh ma zadoù : Extrait Youtube
The Letter– The Box Tops
Notre playlist est également disponible sur Deezer.
Boutique : Fleurs de Carotte
C’est grâce à Caroline et Anne-Sophie de Fleurs de Carotte, à Pont l’Abbé que j’ai pu découvrir l’incroyable tradition textile en Pays Bigouden. Fleurs de Carotte présente nos collections d’accessoires Carré Royal.