Je rencontre Liza qui dirige l’atelier familial Ainciart-Bergara, à Larressore dans les Pyrénées-Atlantique. Elle représente la 7ème génération qui perpétue la tradition et les savoir-faire du Makhila.

Le projet de Liza est d’abord de promouvoir cet objet, ses savoir-faire, et son usage. Elle s’inscrit dans une lignée, notamment de femmes qui ont eu un rôle essentiel dans la transmission et le développement de l’atelier fondé au début du XIXème siècle. Liza a en effet succédé à sa mère Nicole, qui succéda à son père Charles Bergara, lui-même formé par sa mère Marie-Jeanne Ainciart.

Makhila

Un symbole du Pays Basque

Le Makhila (bâton en langue Basque) est avant tout un bâton de marche. 

C’est aussi un des symboles du Pays Basque. Il figure sur de nombreuses aquarelles du début du XIXème siècle. Ce bâton a une histoire ancienne mais l’origine de cette tradition n’est pas connue de façon précise. Au cours du XIXème siècle, il permettait de se défendre. Il accompagne aujourd’hui des marcheurs dans le monde entier.

Chaque Makhila est unique, fabriqué sur mesure et personnalisé, en fonction de la morphologie de son propriétaire.

J’aime cette relation singulière ou plutôt traditionnelle à l’objet que je perpétue avec Carré Royal. Nos propres créations durent et accompagnent très longtemps leurs propriétaires. Une fidélité réciproque s’installe.

Il se compose : d’une tige de néflier ciselé, d’un pommeau en corne ou de différents métaux, de viroles, d’un tressage, d’une dragonne et d’une pointe en métal.

Des savoir-faire rares & des matières

Explorons maintenant ses différents composants.

Le Bois

Il s’agit de néfliers qui poussent dans les forêts du Pays Basque et du Béarn.

Les arbustes sont incisés vers leur 9ème à 10ème année. Le bois va alors cicatriser et est coupé au bout d’une année végétale. Le bois est ensuite passé au four et écorcé. Il sera coloré selon une technique ancestrale. La coloration est assez imprévisible, chaque bois réagissant de manière originale.

Au cours de ces différentes étapes, l’équipe de l’atelier ne sélectionne que le « très beau » bois.

Les artisans de l’atelier découpent des plaques métalliques (laiton, maillechort ou argent massif 1ertitre) puis les décorent par gravure, guillochage, poinçonnage.

 Le métal

Chaque virole est unique. Elle est gravée à la main, avec notamment la signature de la Maison Ainciart-Bergara, la Fougère, très présente dans les landes du Pays Basque.

Les pièces en métal sont fabriquées en fonction du diamètre du bois.

Les métaux  sont aussi utilisés dans la fabrication des pommeaux.

Le cuir 

Le cuir provient d’une tannerie du Pays Basque. Il est utilisé dans la confection de la tresse et de la dragonne du Makhila. 

Le tressage requiert un savoir-faire très particulier, transmis de génération en génération. Il s’opère par une succession de gestes assez unique.

Les cornes

Certains pommeaux sont également confectionnés en cornes de zébus.

Le montage

Une fois que les différents éléments sont prêts, le Makhila est monté : les pièces sont ajustées par emboitement du bois et du métal. Il s’agit là d’une opération très minutieuse.

Le savoir-faire de l’atelier Ainciart-Bergara est inscrit à l’inventaire des Métiers d’Art Rares de l’Unesco. 

Xavier Retegui, membre de l’équipe depuis plus de 20 ans, vient d’être reconnu comme « Maître d’Art ».

Les photographies de cette lettre et sur nos pages Instagram et Facebookproviennent de l’atelier Ainciart Bergara.

Pour en savoir plus sur cette lettre et son auteur je vous convie à visiter notre page Lettres Carré Royal.

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Villa Arnaga 

Cambo-les-bains, à proximité de Larressore : la très belle maison d’Edmond Rostand.

Un peu de musique 

Hegoak par Anne Etchegoyen et le Choeur Aizkoa : Extrait Youtube  

The Kinks – Sunny Afternoon

Notre playlist est disponible sur Spotify et Deezer

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Sandrine propose une sélection de sac-ceintures Carré Royal, de portefeuilles, et porte-cartes.